mercredi 8 décembre 2010

Coordination du 7 Décembre 2010 - Alice

Tu disais que les images n'étaient pas importantes. Pourquoi donc y a-t-il des images?
- Parce que je voulais faire quelque chose dans le genre d'une caméra de surveillance. Le son vient du plafond. Il me semblait donc normal de produire ce genre d'images. C'est devenu une obsession, du fait qu'on entende tout.
Je n'avais pas vraiment réfléchi au titre, d'où "Voisins", pour qu'on comprenne.

Est-ce que c'est volontaire si le son est pourri?
- Pas volontaire du tout. Mon micro extérieur ne marchait pas, et comme c'était du tourné-monté...
Les bruits de moteur et d'électroménager prennent trop de place.
Et j'étais tellement obnubilée par la prise de son que j'en ai oublié les questions de traitement de l'image...

Que veux-tu dire par rapport à ça, à travers ça?
- C'est peut-être de l'ordre du reportage, en fait.

C'est quoi pour toi un reportage?
- Prendre des évènement, des instants importants.

La différence entre artiste et reporter?
- Je ne sais pas si le reporter a un partis-pris. Je pense que c'est le cas pour un artiste. Mais la frontière est tout de même très floue.





(Alice, j'ai noté pour toi la référence donnée: Bruce Nauman)





Coordination du 7 Décembre 2010 - Anne

Comment tu te situe par rapport au travail de Penone?
- Je n'avais jamais pensé à un rapport avec son travail. J'ai pour référence J.-P. Witkin, entre autre, même si ça ne se voit pas vraiment. Mon axe principal de travail est le temps, que je découpe en trois parties: les témoins du temps (strates, etc, ..), la capture d'un évènement éphémère et enfin, le temps recréé (ou imaginaire).

Pourquoi as-tu choisi de nous présenter tout ça?
- Je n'ai pas jugé utile de faire un choix, car pour moi, tout est lié. C'est mon processus de travail. Même si certaines pièces présentée ne sont pas terminées, l'ensemble reste cohérent.

Ton travail est-il maîtrisé? Quelle place laisses-tu au hasard?
- J'ai toujours une idée de départ, mais je laisse une marge de "lâcher-prise". Laisser faire, cela fait aussi parti de mon processus.

Es-tu dans la maîtrise des couleurs?
- Non plus. Je laisse vivre. J'essaye juste d'être le plus neutre possible (cf.: aquarelles)

Peut-on toucher les objets? Dans un cadre plus professionnel, comment comptes-tu les confronter au public?
- Pour la plupart des objets, non, on ne peut pas les toucher. Il n'y a que les "balles", car c'est un partage de mon temps avec les gens.

Y a-t-il des titres?
- Pour les balles, oui. Je donne le nombre de semaines. Pour les autres, je n'y ai pas réfléchi. Si je devais en donner, ça resterait le plus simple possible: "vagues", "fourmilière", ..

Comment tu situes ton travail par rapport à l'empreinte, à la nature?
- Je défini cela comme des témoins, donc ça rejoint l'empreinte. Pour la nature, cela me semblait normal, ayant toujours vécu à la campagne.

Est-ce que tu es satisfaite? Est-ce que cela fait sens comme ça, par rapport à ce que nous voyons? (Y a-t-il de vrais choix?)
- Je n'y ai pas spécialement réfléchi. Si j'avais eu, pour les aquarelles, un format de 2m x 3m, je l'aurais mis en entier. Cela fait bizarre, effectivement, de me dire que je n'ai pas réfléchi à tout ça.